L3 Cours de méthodologie
Licence 3, 1er semestre. Cours de méthodologie (C. Kintzler)
Vendredi 9h-11h
Argument
Le but de ces séances n’est pas d’exposer une « méthode » extérieure aux objets philosophiques eux-mêmes, qui pourrait leur être appliquée mécaniquement – ce qui reviendrait à en nier caractère libre. Il est, en travaillant sur des contenus substantiels, de réfléchir ce travail et de lui donner sa dimension critique. Seule une pensée en travail peut devenir pour elle-même une boussole et un principe, mais il faut qu’elle le fasse ici et maintenant, à chaque fois : cela ne peut pas se faire une fois pour toutes. C’est à ce prix qu’on pourra contribuer à l’acquisition de positions de pensée et d’écriture : celle de l’auteur (de dissertations, de commentaires, de notes, d’articles, de mémoires) ; celle du lecteur (de grand texte, de texte didactique), celle de l’auditeur (de cours, de conférences, de débats), celle de l’orateur (professeur, conférencier, intervenant de discussion).
On partira d’un axiome simple mais difficile que partagent tous les grands philosophes : une idée, si ténue soit-elle, pourvu qu’elle ait un contenu et du moment qu’on la prend au sérieux et qu’on est attentif à sa présentation en langue naturelle, conduit nécessairement au comble de la pensée. C’est ce chemin, toujours singulier, qu’il s’agit de produire pour soi-même et pour un lecteur, pour un auditeur. En philosophie tout particulièrement, on ne peut rien lire, rien écrire, rien écouter, rien dire sans effectuer cette opération à chaque fois et « à fond ». Pour cela, le recours aux grands penseurs est nécessaire, mais il devient insuffisant, extérieur et même risible si on ne consent pas à s’exposer avec eux en réeffectuant pour soi-même ce qu’ils ont rudement conquis.
On parcourra les opérations suivantes.
1° Disserter ; rafraîchir un sujet ou un texte bref, y reconnaître des questions classiques et les en déduire.
2° Lire (lire un grand texte / lire un texte d’étude) et établir des extraits de lecture (qui n’ont rien à voir avec des fiches, inutiles).
3° Ecouter ; établir des notes et des protocoles de cours.
4° Lever un beau problème à partir d’un point particulier pour écrire un article de recherche, un début de mémoire.
Chemin faisant, on insistera sur l’importance du travail en langue naturelle (c’est-à-dire ici en français) pour la conceptualisation philosophique. On montrera que les questions de présentation matérielle sont des questions intellectuelles.
Enfin ce cours, toujours appuyé sur le développement de contenus qui seront résolument élémentaires (presque toujours empruntés au programme des Terminales, lequel constitue la partie « hors programme » des concours de recrutement) pourra être aussi une occasion pour les étudiants d’homogénéiser leur culture philosophique et éventuellement de combler quelques lacunes.
Ce cours ne donne pas lieu à contrôle, la participation des étudiants y est entièrement libre.
S'inscrire au goupe de discussion (pour avoir les documents, participer en ligne aux envois de textes et exercices, etc.).