Edito. Pourquoi je lance ce blog
Pourquoi je lance ce blog et pourquoi je recours aux outils en ligne
9 avril 06
Mon utilisation des outils en ligne en direction des étudiants et en partage avec eux n'est pas nouvelle. Elle remonte à février 2004 : lancement des deux groupes de diffusion Yahoo. Cet outil était donc déjà bien expérimenté lorsque j'ai décidé de l'élargir lors du mouvement anti-CPE que nous connaissons et qui se développe à Lille 3 depuis le 24 février 2006 - date à laquelle les bâtiments de cours sont devenus inaccessibles.
Je tiens à m'expliquer sur cette décision parce qu'elle pourrait être appréciée diversement en fonction de la situation actuelle des universités. Cette explication n'est en aucun cas politique, car tout commentaire politique serait déplacé sur ce blog destiné uniquement au travail. Ceux qui souhaitent connaître ma position sur la question du mouvement anti-CPE peuvent le faire facilement, car je l'ai publiée par ailleurs.
Ayant cet outil à ma disposition, l'ayant déjà largement et longuement expérimenté avec les étudiants, et m'efforçant autant que possible de m'assurer que personne n'est tenu à l'écart, il m'a semblé que je commettrais une faute en ne l'utilisant pas pour donner aux étudiants, quelles que soient leur position et leur appréciation de la situation, tous les atouts en ma possession et compte tenu des circonstances. Plutôt que de me demander s'il fallait recourir aux outils en ligne, ma situation de fait (puisque je les pratique déjà ordinairement et largement) m'a amenée à me poser la question inverse : quel sens cela aurait-il de m'abstenir de les utiliser maintenant ? Le fait que ce recours puisse être interprété tantôt comme "soutien aux étudiants en lutte", tantôt comme "poursuite du travail malgré tout" montre, par son ambivalence même, qu'il n'a pas d'autre visée que professionnelle.
Je tiens à souligner un point important. Les efforts éventuels que les enseignants peuvent juger utiles de fournir en cette période ne peuvent ni ne doivent être comparés entre eux et encore moins jugés, car les situations et les services des uns et des autres diffèrent grandement.
Je peux me permettre, étant en demi-service, de passer de longues heures à taper des transcripts de cours et autres documents pédagogiques (travail auquel je ne suis nullement astreinte, mais que je fais bien volontiers), à tenir à jour des listes de diffusion et un blog. Par ailleurs j'ai mis en place ces outils depuis longtemps et cela ne peut pas s'improviser en quelques jours. Enfin, la nature de mon enseignement à cette période du semestre se prête facilement à une version écrite.
Tout cela serait impossible si ma charge d'enseignement était plus lourde, comme c'est le cas pour nombre de mes collègues, si mon enseignement était de nature différente et si l'outil n'était pas déjà opérationnel. Cela fait beaucoup de conditions... Je souhaite donc que personne ne prenne argument sur le fait que tel ou tel communique des cours écrits en ligne ou autrement (ou s'évertue à proposer des cours de remplacement ou toute autre forme de "compensation") pour prétendre transformer ces libéralités en "droit" et en "service" exigibles de tout le personnel enseignant.
Enfin j'ajoute une chose évidente - mais ça va mieux en le disant - : ce blog relève de mon initiative personnelle et n'engage en aucune manière l'Université de Lille 3.
Dans quelques années - ou même plus tôt car les choses vont vite - les outils web devriendront aussi communs qu'un bloc-notes ou un classeur de cours, les revues en ligne seront monnaie courante (je ne parle que du travail universitaire) ; les justifications que je me sens tenue de donner paraîtront alors dérisoires. J'appelle de mes voeux le moment (qui me semble proche) où cet éditorial deviendra désuet.
Catherine Kintzler, le 9 avril 2006
9 avril 06
Mon utilisation des outils en ligne en direction des étudiants et en partage avec eux n'est pas nouvelle. Elle remonte à février 2004 : lancement des deux groupes de diffusion Yahoo. Cet outil était donc déjà bien expérimenté lorsque j'ai décidé de l'élargir lors du mouvement anti-CPE que nous connaissons et qui se développe à Lille 3 depuis le 24 février 2006 - date à laquelle les bâtiments de cours sont devenus inaccessibles.
Je tiens à m'expliquer sur cette décision parce qu'elle pourrait être appréciée diversement en fonction de la situation actuelle des universités. Cette explication n'est en aucun cas politique, car tout commentaire politique serait déplacé sur ce blog destiné uniquement au travail. Ceux qui souhaitent connaître ma position sur la question du mouvement anti-CPE peuvent le faire facilement, car je l'ai publiée par ailleurs.
Ayant cet outil à ma disposition, l'ayant déjà largement et longuement expérimenté avec les étudiants, et m'efforçant autant que possible de m'assurer que personne n'est tenu à l'écart, il m'a semblé que je commettrais une faute en ne l'utilisant pas pour donner aux étudiants, quelles que soient leur position et leur appréciation de la situation, tous les atouts en ma possession et compte tenu des circonstances. Plutôt que de me demander s'il fallait recourir aux outils en ligne, ma situation de fait (puisque je les pratique déjà ordinairement et largement) m'a amenée à me poser la question inverse : quel sens cela aurait-il de m'abstenir de les utiliser maintenant ? Le fait que ce recours puisse être interprété tantôt comme "soutien aux étudiants en lutte", tantôt comme "poursuite du travail malgré tout" montre, par son ambivalence même, qu'il n'a pas d'autre visée que professionnelle.
Je tiens à souligner un point important. Les efforts éventuels que les enseignants peuvent juger utiles de fournir en cette période ne peuvent ni ne doivent être comparés entre eux et encore moins jugés, car les situations et les services des uns et des autres diffèrent grandement.
Je peux me permettre, étant en demi-service, de passer de longues heures à taper des transcripts de cours et autres documents pédagogiques (travail auquel je ne suis nullement astreinte, mais que je fais bien volontiers), à tenir à jour des listes de diffusion et un blog. Par ailleurs j'ai mis en place ces outils depuis longtemps et cela ne peut pas s'improviser en quelques jours. Enfin, la nature de mon enseignement à cette période du semestre se prête facilement à une version écrite.
Tout cela serait impossible si ma charge d'enseignement était plus lourde, comme c'est le cas pour nombre de mes collègues, si mon enseignement était de nature différente et si l'outil n'était pas déjà opérationnel. Cela fait beaucoup de conditions... Je souhaite donc que personne ne prenne argument sur le fait que tel ou tel communique des cours écrits en ligne ou autrement (ou s'évertue à proposer des cours de remplacement ou toute autre forme de "compensation") pour prétendre transformer ces libéralités en "droit" et en "service" exigibles de tout le personnel enseignant.
Enfin j'ajoute une chose évidente - mais ça va mieux en le disant - : ce blog relève de mon initiative personnelle et n'engage en aucune manière l'Université de Lille 3.
Dans quelques années - ou même plus tôt car les choses vont vite - les outils web devriendront aussi communs qu'un bloc-notes ou un classeur de cours, les revues en ligne seront monnaie courante (je ne parle que du travail universitaire) ; les justifications que je me sens tenue de donner paraîtront alors dérisoires. J'appelle de mes voeux le moment (qui me semble proche) où cet éditorial deviendra désuet.
Catherine Kintzler, le 9 avril 2006